Aujourd'hui, comme tous les jours de la semaine,

Aujourd'hui, comme tous les jours de la semaine, la journée a été longue. Les matières se sont succédées et les heures ont défilées. Comme à chaques cours d'Espagnol et d'Art-Plastiques, mon esprit était ailleurs. Perdu, dans le creux de son dos, les yeux rivés sur la carrure de ses épaules et mon coeur baigné d'espoir, je le contemplais. Dans ces moments-là, le monde pourrait bien mourir, les avions pourraient s'arrêter de voler et le soleil pourrait décider de ne plus briller, que je ne m'en rendrais même pas compte. Dans ces moments-là, je ne repire plus, je ne vis plus, je divague. Mon monde, ne se résume plus qu'à lui et je me crois capable de brûler le reste de la terre rien que pour qu'il me remarque...enfin. Quelque chose chez lui, et je ne sais guère quoi, me fascine. Son air triste et ses sourires forcés, son calme et son impertinence m'intrigue. Tout son être est constitué d'opposition. En cours, il semble mystérieux et réservé et avec ses copains, il semble grande-gueule, grossier et sûr de lui. Mais est-ce que les gens sont-ils vraiment ce qu'il semble être ? Est-ce que les personnes les plus souriantes sont-elles les plus heureuses ? Je ne pense pas.

Il y a une fille dans ma classe, qui illustre bien ma question. Tous les matins, en sortant du bus, on ne remarque qu'elle. Il faut dire qu'elle pousse des cris tonitruants et qu'elle adore se faire remarquer. Elle y arrive très bien, du moins auprès des garçons, car côté bouées, (je parle bien sûr de sa poitrine ) elle a généreusement été gâtée par la nature. Lorsque je l'ai vu pour la première fois, je l'ai jugé superficielle et légèrement vulgaire (je dis çà parce qu'elle se laisse ploter et qu'elle met des décolletés plongeants). Et pourtant, elle n'ai rien de tout ça. Bien sûr elle pourrait éviter les cols en V mais bon... ne jamais juger les gens par ce qu'il semble être. Tout ça ce n'est que du paraître, qu'une façade qui leur permet d'avancer chaque jour. La semaine dernière, j'ai eu confirmation de ce que j'avais observé. Cette fille est tout simplement en manque d'affection et de confiance en elle. Elle est complexé par son apparence et a besoin d'enormément d'amour et d'attention, notament de la part des garçons... Malheureusement, à cet âge-là les garçons ne voient que par le physique et ne vont même pas creuser plus loin que le bout de leur nez. Ils ne savent pas ce qu'ils perdent. Parce qu'au bout du compte, c'est eux et non pas cette fille qui ont perdus au change...

On a tous quelque chose qui nous aide à rendre chaque jour la vie supportable. Pour certain, c'est l'hypocrisie, pour d'autre c'est la drogue ou la nourriture et pour d'autre encore, c'est leur passion. Cette chose, qui fait vibrer chaques parcelles de leurs corps et qui leur donne l'impression de revivre. Cette passion, qui anime chacun d'entre nous. Cette chose, qu'on ne pourrait pas se passer et qui nous offre un plaisir indéfinissable. Pour ma part, ce sont les livres. Les livres et moi, c'est une grande histoire d'amour (je vous l'expliquerais un autre jour). C'est d'ailleurs parce que la lecture est mon refuge qu'une phrase d'un livre m'a troublée. Elle disait :

- Lorsqu'on veut apprendre quelque chose, on ne prend pas un livre. On parle avec quelqu'un.

Cette phrase m'a permit de comprendre à quel point, il est important de communiquer avec les gens. Le savoir, doit se partager et non pas être garder égoïstement pour soi. Pendant tout ce temps, je me suis caché derrière mes livres. J'ai comblé l'ennui. J'ai passé le temps. Je me suis exclus toute seule. Car faire croire aux gens que tu es inaccessible est bien plus simple que de leur parler. Les passions aussi importante qu'elles soient ne doivent pas prendre la place des êtres humains. En aucun cas, on ne doit remplacer la parole par un échapatoire quel qu'il soit. Que ce soit l'art, la musique, la littérature, la télévision, l'automobile ou la mode. Toutes ces choses qui rendent la vie meilleure, ne règle jamais vraiment le problème. S'il y a un manque dans ma vie, il ne sera pas remplacer par les aventures d'héroïnes de romans. Même si, à travers mes livres, j'ai l'impression de vivre; il n'en ai rien. Je ne fais qu'attendre que la vie vienne à moi. L'espoir ne suffit pas. L'espoir ne me suffis plus. La vie ne viendra pas toute seule, il faut aller la chercher. Il en ai de même pour l'amour. L'amour ne s'attend pas, il se provoque. Rien n'arrive jamais seul. Encore faut-il avoir le courage d'aller le chercher...

...